Me voilà au Japon, pour un dixième voyage. C’est le troisième durant lequel je pratique le ninjutsu du Bujinkan. Certains diront que je suis en terrain connu mais aujourd’hui j’ai acquis la conviction que l’on est jamais au bout de nos surprises même après tant d’années.
Aussi bien sur la société et la culture japonaise que sur le ninjutsu, on pourra dire que le voyage aura été pour le moins enrichissant.
Malgré quelques petits soucis physiques, j’ai pu me rendre aux cours de Nagato, Nagasé et Shiraïshi.
Chaque cours a été l’occasion de constater « le chemin parcouru » mais également ce qui reste à assimiler, ce qu’il faut « ressentir » pour parvenir au contrôle.
Malgré des cours et des méthodes d’enseignement différents, j’en ai tiré un dénominateur commun qui est le Mutô Dôri.
Le Mutô Dôri… Typiquement le genre de mot japonais qu’on me demande souvent de traduire mais qui ne se résume pas à un seul mot.
Véritable alchimie (dédicace à Cédric) entre l’équilibre, la posture, la distance, le kûkan (l’espace ou le vide en japonais), le timing, etc … Le Mutô Dôri est ce vers quoi on doit aspirer car il permet un contrôle absolu.
Grâce à Hatsumi Soké et les différents Daï Shihan, j’ai confirmé cette impression que le Mutô Dôri ouvre un champ de possibilité infini à tôri alors que uké se voit entravé dans ses mouvements, confiné dans son corps, déstabilisé dans son esprit, et ébranlé dans ses certitudes…
Je me rappelle que durant ma première expérience au Honbu Dôjô ce qui m’a le plus marqué, c’est l’état de sérénité qu’affichaient Soké et les Daï Shihan. J’ai l’intime conviction que cela est dû en grande partie au Mutô Dôri : après tout, quand on contrôle notre corps, notre espace et donc tout ce qui nous entoure, de quoi peut-on avoir peur ?
Le Mutô Dôri a quelque chose d’hypnotique. Il est vraiment dommage de ne pas avoir vu Hatsumi Soké à l’œuvre et de ne pas avoir pu entendre le ressenti de ses différents uké.
Sur un plan plus personnel encore, je repars du Japon demain avec la satisfaction d’avoir un meilleur « feeling » et de moins forcer les choses (grâce à cela, j’ai moins l’impression d’être dans le brouillard a essayer de chercher ce dont j’ai besoin), et aussi la satisfaction d’avoir pu partager quelques expériences avec d’autres ninjas de notre dojo (le onsen en groupe, ‘y a rien de mieux pour le buyû ^_^ ; ).
Bisous à tous.
Mikael