Quelques réflexions sur notre art et comment l’on progresse dans notre pratique.
L’œuvre d’art peut naître d’un appel intérieur, un besoin de découvrir et exprimer cette part de nous-même qu’on ne connaît pas encore, ou simplement d’une envie de réaliser quelque chose, de s’expérimenter dans la matière.
Si l’on fait un parallèle avec la sculpture : je sais d’où je pars, avec quelle matière première -le bois par exemple- et quels outils je vais utiliser, puis je vais appliquer des techniques de base, qui vont me permettre d’avancer de la matière brute vers l’œuvre d’art.
Quand je commence, j’applique les techniques apprises, mais aucun coup de scie, de ciseau ou de gouge, ne donne le résultat final. Chaque mouvement ne fait sens qu’envisagé dans l’ensemble de la démarche.
Cela peut être frustrant, en particulier au départ, car aucune forme ne se dessine et l’on ne peut mesurer l’avancée par les « résultats obtenus ». Il faut alors avoir toute confiance en notre vision.
Ce qui va guider mon travail c’est la vision : vers quoi désirai-je aller, quelle idée, quelle forme vais-je exprimer ?
Cela me donne la direction, même s’il est probable que cette idée ou cette forme évoluent au fil du processus de création : transformé par le chemin emprunté, je deviens une personne différente à mesure que j’avance. Et la personne que j’étais au démarrage serait probablement surprise du résultat final et de qui je suis devenu.
Dans notre art, le sensei et le senpai jouent un rôle crucial, car ils ont déjà parcouru leur propre chemin et peuvent partager leur propre vision, pour que l’on ait une idée de la direction et que l’on perçoive les étapes franchies et celles qui restent à franchir. Ils peuvent aussi nous éviter des écueils, des égarements, voire du découragement, et nous soutenir quand on rencontre un obstacle.
Dans votre pratique ne cherchez pas de résultat immédiat, travaillez vos bases et polissez-les, jusqu’à ce qu’un « résultat » surgisse. Ce dernier a d’ailleurs peu d’importance, il n’est que le révélateur d’un processus de transformation intérieure.
L’essentiel est de parcourir le chemin pour se transformer.
En conclusion :
Du pèlerin qui arrive à Compostelle, peut-on dire que c’est son dernier pas qui l’a mené à sa destination ? Ou est-ce chacun de ses pas depuis qu’il s’est mis en route ?
Et l’important n’est pas d’arriver à destination, mais de cheminer… en ayant une vision de la direction que l’on veut suivre. Alors marchons les amis !
A bientôt,
Damien
PS : je pars au Japon le 11 février, en compagnie de Frédéric, retour prévu le 21. Là-bas nous y retrouverons Julia et très probablement Mikaël. Nous vous donnerons des nouvelles régulièrement pendant ce séjour.
Cédric continue à assurer les cours à Mennecy pendant les vacances scolaires, avec les ceintures noires du club, profitez-en un maximum 😉