Premier cours de soke.
Il désarme ses adversaires avec une étonnante facilité.
Il semble pianoter tout ce qu’il touche, uke ou la lame du sabre.
Il pianote le déséquilibre d’uke.
A chaque fois on peut lire la surprise et l’impuissance sur les visages de ses uke.
Ce qu’il fait paraît tellement léger, tellement doux, une douceur extrême, on ne dirait pas une situation de combat.
On dirait plutôt que uke obéit au doigt (c’est le cas de le dire) et à l’œil.
Soke manipule uke, il en fait littéralement ce qu’il en veut.
Il n’y a jamais d’opposition, aucune force. Et toutes les personnes qui ont donné leur ressenti sont unanimes : ils ne sentent pas tori, on ne les force à rien et en même temps ils ne peuvent pas faire autre chose que ce qui leur semble qu’on leur impose…
Soke caresse la lame du sabre du bout des doigts, ou la coince entre son coude et son corps. Là, il bouge une épaule, un genou, le petit doigt… et uke se retrouve par terre, la lame sur la gorge.
Le mot contrôle revient sans cesse.
Pour soke cela semble un jeu, il rit tout le temps!
Plus je regarde soke, plus je crois voir que les arts martiaux ne sont pas destinés au combat ou à la guerre, ni gagner, ni triompher… je crois que c’est tout simplement vivre sa vie comme bon nous semble, exprimer notre être sans faire aucun mal autour de soi, mais au contraire rendre le monde autour de soi plus beau, plus heureux.
L’ambiance du cours était à la joie, l’harmonie. Tous les uke du soir avaient un grand sourire aux lèvres, même quand soke les frappait.
À plus tard,
Christophe.