Julia au micro, pour quelques détails en plus sur les cours d’hier =)
Dans l’après-midi il y avait le cours de Noguchi Sensei, toujours aussi souriant et taquin. On n’avait pas de traducteur, et il ne parle pas anglais, et pourtant tout le monde comprend ses blagues… Et tout le monde se marre avec lui!
On a commencé par des techniques au bô, contre une attaque au sabre. Le plus dur pour moi était de ne pas me laisser trop absorber par les détails techniques du geste (« attends, comment tu la mets ta main là? ») et d’essayer de capter son mouvement. La façon dont il se déplace pour couvrir ou allonger les distances, et son utilisation du kyojutsu (attirer l’attention de l’adversaire quelque part pour mieux le frapper ailleurs) sont impressionnants. Il a ensuite montré des techniques au hanbô, en jouant le petit vieux appuyé sur sa canne: il se déplaçait en clopinant légèrement, l’attaquant lui fonçait dessus et paf un orteil, paf dans la gorge, paf entre les jambes, paf dans le ventre… Les coups étaient rapides et légers, on ne voyait rien venir. Redoutable!
Je commence à comprendre (du moins, à avoir l’intuition) pourquoi on nous dit qu’en fait c’est facile. Quand on voit faire les grands maîtres, ils vont là où l’adversaire n’est pas. Du coup, pas besoin de force, aucune résistance, ça se passe tout seul. Peut-être s’agit-il de développer son propre univers, afin qu’il englobe aussi les « angles morts » de Uke, les choses qu’il ne peut pas concevoir? … Bon, on a du boulot.
Le soir on est allés au cours de Sensei. L’atmosphère était électrique! Et histoire qu’on soit sûr de se sentir perdu et qu’on ne puisse pas reproduire de technique, il nous en faisait voir 3 ou 6 à la fois avant de nous faire jouer… Bref, on a essayé de s’imprégner de l’ambiance et de voir ce qui ressortait. C’est difficile. Plus que de voir là où il est, j’essaie de percevoir là où il n’est pas (et clairement, mon petit cerveau pète une durite). Je n’arrive pas du tout à voir son mouvement. Vu qu’il fait des pauses quand il explique, je peux constater qu’il était à un certain endroit et qu’il est maintenant à un autre, mais entre les deux, c’est la nuit totale. Ca me fait un peu le même effet quand on le regarde calligraphier: je peux constater qu’avant le papier est blanc, puis qu’il y a un trait, mais à l’instant où il trace… Mystère.
Et à la fin du cours, comme vous le savez déjà, le moment magique du sakki test de Christophe!
On a pu fêter plein de choses hier soir, et c’était chouette ^_^
Bisous!