Stage  » Ten Chi Jin  » avec Stéphane Ladegaillerie – 14 & 15 décembre

Bonjour,

Les 14 et 15 décembre, notre club accueillera un stage de Ninjutsu à Mennecy, animé par Stéphane Ladegaillerie, 15ème dan.
Il vous proposera une immersion dans le Ten Chi Jin (Ciel-Terre-Homme), pilier fondamental du Ninjutsu.

Informations pratiques

Dates : 14 & 15 décembre
Horaires : Samedi 10h30 – 18h | Dimanche 10h30 – 16h
Lieu : Salle Gilbert Franco, avenue de Villeroy, Mennecy

Tarifs

Deux jours : 70 €
Une journée : 40 €

Ne manquez pas cette occasion de progresser avec un enseignant qui a près de 40 ans de pratique, et de partager deux jours de pratique enrichissante dans une ambiance vivante et studieuse.
Que vous soyez débutant ou pratiquant expérimenté, ce stage s’adresse à tous les passionnés souhaitant approfondir leur art et leur compréhension du Ten Chi Jin.

Inscrivez-vous dès maintenant pour réserver votre place et rejoignez-nous pour vivre pleinement l’esprit du Ninjutsu !
https://my.weezevent.com/stage-ten-chi-jin-stephane-ladegaillerie

Au plaisir de nous voir sur le tatami.
Damien

Construire son équilibre, faire des erreurs.

Julia au clavier, pour un épisode dépourvu de références culinaires (étonnant!).

Cours au Hombu Dojo mardi matin, avec Shiraishi Sensei. Je retiens 2 points clés qui me semblent importants :

  1. Construire son équilibre

Dans l’interaction avec Uke, la seule chose dont nous soyons vraiment responsables est de construire notre propre équilibre.
A chaque pas, on construit son propre équilibre. Et à chaque pas, on augmente le déséquilibre de Uke. Le déséquilibre ne se fait pas sur un seul mouvement, grandiose et éclatant ; c’est par une succession de petites touches qui vont perturber, désorganiser la posture de Uke.
Comme mentionné précédemment, la technique commence uniquement après que l’équilibre de Uke a été pris, ce n’est pas elle qui permet de prendre l’équilibre !

A chaque pas, Tori reste dans sa posture confortable, voire même augmente son « niveau de confort » ; à l’inverse, chaque mouvement contribue au déséquilibre de Uke en le rendant de plus en plus instable et faible sur ses appuis. La chute (ou la technique) finit par arriver d’elle-même, sans qu’on cherche à l’obtenir.

NB : quand je parle d’augmenter le niveau de confort, je ne parle pas d’un confort « pantouflard » qui viserait à se détacher de la situation pour ne pas avoir à y penser. Je l’entends plutôt comme une façon de prendre soin de soi en respectant son propre espace : se placer à la distance juste pour ne pas se sentir en danger ou en opposition, avoir conscience de son niveau d’énergie ou de ses raideurs du moment… Il s’agit donc d’un confort proche de la notion d’harmonie, de non-résistance à la situation.

Soit dit en passant, c’est une notion fort intéressante à étendre à sa vie quotidienne. Après tout, plusieurs de nos grands maîtres nous indiquent que le Budô est un outil pour mener une vie heureuse.

  1. Faire des erreurs

Autre idée forte qui m’a marquée ce matin : ce n’est pas grave de faire des erreurs. C’est ok de continuer quand même. Il faut continuer quand même.
En continuant à chercher, on peut améliorer, graduellement. C’est en acceptant qu’on se trompe… qu’on peut trouver une meilleure façon de faire.

C’est une démarche que les vrais cherchants n’abandonnent jamais : les grands maîtres continuent chaque jour à polir leur art, même si pour le commun des mortels ils semblent être arrivés au sommet.

Plus j’avance dans la rédaction de cet article, et plus je me dis que se tromper c’est la clé.

Se tromper, c’est accepter que tout ne se passe pas comme on avait prévu. C’est constater que la réalité ne correspond pas au plan qu’on avait en tête (« mais pourquoi il ne tombe paaaaaas ??? »).
Se tromper, c’est s’ouvrir de nouvelles pistes d’exploration : et si au lieu de m’acharner à tirer sur ce bras, je faisais plutôt un pas de côté ?
Se tromper c’est se laisser l’espace nécessaire pour s’adapter, pour accueillir ce qui vient, intégrer dans l’instant les résistances d’un Uke pour les contourner ou aller ailleurs.
Se tromper c’est se laisser la place de la spontanéité, de la créativité, de la joie de tester et de voir ce que ça donne.

A partir du moment où on se place dans le bon axe de recherche, la seule façon qu’on ait d’avancer… c’est de se tromper. Et de continuer quand même. Puis de recommencer.
Se(Ou alors de tout réussir du premier coup, mais ça serait moins drôle ^^).
Sur le chemin de la perfection, puisque le but final est par essence inatteignable… on ne peut faire que se tromper !  Autant le faire avec une solide dose de bonne humeur !

Du coup, puisque de toute façon on est condamnés à se tromper, autant l’accepter gracieusement et ne pas s’attarder dessus. Chaque seconde passée à se fustiger et à se juger après une erreur est une seconde passée à l’arrêt, au lieu de tester une autre solution.
Bien sûr qu’un regard critique sur ce qu’on fait est essentiel, mais constater l’erreur suffit ; si l’on est capables de s’en détacher dans l’instant, on peut passer à la suite.
Se dire qu’on a raté parce qu’on est trop ci ou pas assez ça, c’est une autre façon de rester accroché à notre erreur.
Donc, on peut tout aussi bien admettre qu’on s’est trompés et passer à la suite !
(et ça laisse plus de temps et de disponibilité mentale pour profiter des bonnes choses de la vie, comme par exemple les sushis (au hasard)) (ah si finalement il y a quand même un mot sur la nourriture)

Au final, quand est-ce qu’on réussit vraiment une technique ?
Il m’est arrivé plein de fois de mettre un Uke par terre, sans pour autant avoir la certitude de « réussir ».
il m’est arrivé parfois de vivre des instants de grâce, où corps et esprit s’alignent, et le mouvement se fait facilement sans que je comprenne tout à fait pourquoi Uke valse aussi loin. Je me souviens de l’écho de cette sensation, mais je ne me souviens pas de quels mouvements je faisais au moment où c’est arrivé.
Avoir vécu un instant comme celui-là me parait infiniment plus précieux que de réussir une technique.

En conclusion, je propose le résumé suivant : construisez votre propre bonheur, et trompez-vous joyeusement en chemin !

Ou, en version originale, telle que formulée par Shiraïshi Sensei (et probablement mon mantra des 6 prochains mois) :
 » Do mistake ok, continue do. « 

09/04/24 – jour 9

Aujourd’hui mardi, trois cours sont planifiés pour cette journée avec Shiraishi, Noguchi et Tezuka sensei, un maître que Damien connaissait comme ayant été longtemps (et souvent) le uke de Soke, et qui nous a été chaudement recommandé par une consœur grenobloise.

Le maître est plus jeune que la moyenne, une quarantaine d’années et le cours commence sur les chapeaux de roues.
L’homme est dynamique, souriant, d’une célérité impressionnante, à l’instar d’acteurs de film hongkongais bien connus !
Il enchaîne plusieurs techniques et les décline en différentes versions. Il les présente sous forme de kata aériens et c’est curieux mais particulièrement intéressant de le voir dessiner dans les airs des gestes familiers qui prennent assurément une nouvelle dimension !

Il forme des mudras, des figures avec les doigts, comme dans un épisode de Naruto… et tout comme dans l’animé, les uke volent en tous sens et atterrissent parfois lourdement sur le tatami.
Avec son physique menu, il n’en a pas moins un positionnement à toute épreuve, auquel aucun adversaire ne peut résister. Rémi et d’autres pourront en témoigner également, nous avons tous cru à un moment où un autre perdre un bras, un poignet,… mais si le geste est impressionnant, le résultat est surprenant : aucune perte de membre ni aucune douleur durable !

De plus, il est très attentif à revenir dans le détail sur ce qu’il nous montre, et n’hésite pas à refaire plusieurs fois les techniques, voire à en faire un rappel global à la fin du cours, en un seul enchaînement.
Il ajoute qu’une bonne maîtrise, précise et fluide, des kihon happō suffit, en les combinant, à réaliser toutes les autres techniques.

Nous avons encore du matériel à éplucher pour tendre vers la bonne voie !
Je ne pense pas me tromper en disant que Tezuka sensei fera partie des maîtres qui seront suivis au cours des prochains séjours au Japon.

JC

Kuden avec Nagato du 03/04

Lors de ses cours, Nagato sensei fait, au moment de la pause, une transmission orale sous forme de questions-réponses, appelée 口伝

Kuden est composé de deux kanjis, 口 la bouche (ku) et 伝 la transmission, légende, tradition (den)

Tout le monde s’assied sur les côtés du Tatami, ceux qui le souhaitent peuvent  poser une question à laquelle Sensei répond.
Les sujets abordés peuvent être très divers mais trois questions sont ressorties aujourd’hui:


– Quelle sont les places de l’humour et du sérieux dans l’entraînement ?
La réponse de Sensei à été qu’il est important de rire. Le fait d’être trop serieux peut entraîner de la raideur et donc des risques de blessures.

Le fait de rire favorise le relâchement et permet de pratiquer de façon plus relaxée, mais il ne faut pas que ça prenne le pas sur l’entraînement. L’idéal étant l’équilibre d’une pratique studieuse et détendue.


– Peux-t-on s’entraîner avec vitesse et force ?
L’esprit de la réponse à été que la vitesse et la force étaient importantes mais que ce qui prévalait était de s’entraîner correctement, d’être juste dans sa pratique.


Cette réponse a amené la question suivante:


– Comment savoir si l’on s’entraîne bien, sachant que l’on ne capte que des bribes de ce qui est montré? Et comment, à partir de ces quelques éléments,  être sûrs que l’on avance dans la bonne direction?


L’idée de la réponse à été succinte: Keep going. Continuer à s’entraîner, sans relâche, en se basant sur que l’on voit au Japon ou sur les DVD de Soke pour être sûrs de partir d’une bonne référence.


La manière dont je comprends la réponse de Nagato sensei est qu’à force de persévérance, on grappille des pièces du puzzle et que le fait d’accumuler des pièces nous permet non seulement d’avoir une meilleure idée de l’image d’ensemble mais en plus de faire le tri entre les pièces qui sont importantes et celles qui ne le sont pas.

Si l’on devait résumer ce que j’ai retenu de cet échange, c’est qu’il faut continuer à s’entraîner, pas à pas, avec sérieux et bonne humeur !

Rémi